Table ronde : Un libéralisme sans les droits naturels

Publié le 9 mai 2023

Axe Libertés

Table ronde
Table ronde
Date(s)

le 25 mai 2023

de 13h30 à 16h30
Lieu(x)
En salle A301
Accessible en visioconférence, sur inscription : johan.menichetti@u-pec.fr

Faculté de droit,
UPEC

Table ronde autour des thèses de H.L.A. Hart concernant les droits moraux

Dans Le droit, la liberté et la morale (OUP, 1963), cycle de conférences qu’il prononce en 1962 dans le contexte des débats sur la libéralisation des mœurs et de la dépénalisation de l’homosexualité, H.L.A. Hart développe un libéralisme de coloration nettement utilitariste qui fait l’économie de toute doctrine des droits naturels – moraux dirait-on aujourd’hui – de l’individu. Il réhabilite pour ce faire la distinction chère à John Austin et Jeremy Bentham entre les principes de la « morale positive » socialement acceptée et les principes de « morale critique » – s’appuyant plus particulièrement sur le principe de non-nuisance de J.S. Mill.

C’est près d’une décennie plus tard qu’il précisera l’ampleur de son rejet des doctrines des droits moraux alors en pleine renaissance dans les facultés anglo-saxonnes (dans le sillage de Rawls), alors qu’il s’était contenté dans un premier temps de ne faire jouer aucun rôle à la notion. L’argument de Hart se révèle complexe. Il résiste à la réduction benthamienne du concept des « droits » aux droits juridiques : il pourrait ainsi exister des « droits moraux extras-juridiques ». Il refuse toutefois d’y voir une expression du droit naturel mais seulement une dimension de la morale positive socialement acceptée. Il poursuit ainsi l’élaboration des positions qu’il avait esquissées une décennie auparavant. Au cœur de ces questions se trouve le rapport ambigu qu’entretient Hart au principe de non-nuisance J.S Mill. S’appuyant sur le principe de non-nuisance dans un premier temps, c’est pour mieux, par la suite, critiquer Mill auquel il reprochera de vouloir défendre une philosophie des droits moraux qui ne dit pas son nom.

Ayant assuré la traduction et l’édition critique de l’ouvrage (Classiques Garnier, 2021), Gregory Bligh les a accompagnées d’un ample commentaire (« Un libéralisme sans les droits naturels. La philosophie politique de H.L.A. Hart », ibid., p. 141-275). Sa présentation sera suivie d’une discussion ; nous remercions les discutants d’en avoir accepté le principe et les modalités.

Présidence :

Frédéric F. Martin, professeur d’histoire du droit, UPEC, laboratoire MIL (UR 7382)

Présentation par Gregory Bligh, maître de conférence en droit public, Sciences Po Lyon, CERCRID (UMR 5137)

Discutants :

  • Mathieu Carpentier, professeur de droit public – Université de Toulouse, co-directeur de l’Institut Maurice Hauriou (UR 4657), Membre junior de l’Institut universitaire de France
  • Jean-Yves Chérot, professeur émérite de droit public – Université Aix-Marseille, Laboratoire de théorie du droit (UR 892)
  • Marie Crétin-Sombardier, maîtresse de conférence en droit public – UPEC, laboratoire MIL (UR 7382)
  • Nicolas Nayfeld, professeur agrégé et docteur en philosophie ; ATER à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas